Plus un mélanome malin est détecté tôt, meilleures sont les chances d’en guérir: au stade précoce le taux de guérison est élevé, mais il diminue rapidement lorsque la maladie progresse.1
Trois aspects jouent un rôle particulièrement important dans la prévention et dans le dépistage précoce.
Une forte exposition aux UV avec des coups de soleil répétés, notamment pendant l’enfance, est considérée comme l’un des plus grands facteurs de risque pour l’apparition du mélanome malin. C’est pourquoi il convient d’éviter une exposition excessive au soleil.
Principalement les petites enfants et les enfants de moins de 12 ans devraient éviter autant que possible le plein soleil aux heures où son intensité est la plus forte, entre 11 h et 15 h.2
Si vous voulez séjourner en plein air, vous devriez, en outre, prendre quelques précautions simples pour se protéger des rayons du soleil2:
Ces mesures préventives sont définies comme «prévention primaire».
Alors que la plupart des personnes qui ont leur poste de travail dans un bureau, beaucoup d’autres exercent leur activité principalement ou partiellement à l’extérieur.3
Les heures passées au soleil pour travailler au quotidien s’ajoutent considérablement à celles des loisirs et représentent un potentiel élevé d’exposition pour ces travailleurs. Le risque d’être atteint d’un cancer de la peau est considéré comme accru chez eux.4
L’employeur est tenu de prendre des mesures de protection techniques et organisationnelles appropriées lorsqu’un potentiel de risque a été établi pour ses employés. Mais ces derniers devraient aussi eux-mêmes se protéger correctement du soleil.
Sous nos latitudes, de plus en plus de personnes sont attirées par les pays du Sud lorsqu’il fait humide et froid dehors. Le résultat: la peau blanche de l’hiver affronte le soleil des mers du Sud, une rencontre funeste. Le ski en haute montage aussi est devenu un sport largement répandu, mais l’impact du soleil en altitude est souvent sous-estimé. Avec nos changements de comportement pendant nos loisirs nous exposons notre peau beaucoup plus au soleil et à des rayons nettement plus forts qu’il y a quelques années encore.
Viennent s’y ajouter des facteurs environnementaux qui intensifient encore un bain de soleil pendant la saison froide. Plus on s’approche de l’équateur et plus les rayons UV sont puissants. Dans les montagnes les rayons UVB augmentent d’environ 15 % à 20 % par 1 000 m d’altitude. À proximité immédiate de l’équateur, ou sur un glacier, les rayons UV sont environ 100 fois plus forts qu’un jour en plein été en Suisse.
Les rayonnements solaires selon les régions
De plus, dans les montagnes comme à la mer, les particules de poussière et de buée sont pratiquement absentes et ne freinent pas l’arrivée des rayons du soleil sur la peau. Un rayonnement indirect par réflexion des rayons du soleil dans l’eau et dans la neige, pouvant être encore élevée même par temps nuageux, augmente l’intensité de l’exposition aux UV même à l’ombre.7 De plus, avec une brise marine fraîche et des températures en dessous de zéro en altitude alpine, nous ressentons à peine la brûlure du soleil sur notre peau comme avertissement.
On se doit donc d’utiliser un coefficient de protection solaire élevé contre les UVA et les UVB, surtout et aussi en vacances d’hiver. Il convient ici d’appliquer la crème déjà environ une demi-heure avant d’aller sur la plage ou sur les pistes afin de protéger la peau dès le début. Les lèvres sont sensibles et devraient aussi être protégées contre le soleil et/ou le froid. Il n’existe pas d’autre façon de minimiser les risques de lésions cutanées durables et de cancer de la peau.
Notamment les personnes ayant un risque accru d’être atteintes d’un mélanome malin devraient surveiller de près toute lésion de la peau.
Les experts recommandent d’examiner son corps entièrement une fois par mois: le visage, la gorge, les oreilles, la racine des cheveux sur le front et dans le cou, le fessier, la région lombaire, les parties génitales, les jambes, les pieds et les espaces entre les orteils.
Un auto-examen de la peau peut vous aider à découvrir des grains de beauté suspects. Soyez attentif et protégez-vous du cancer de la peau en inspectant régulièrement votre corps.
Les mélanomes peuvent posséder des caractéristiques qui les distinguent de grains de beauté bénins et peuvent être précieuses pour le diagnostic. La règle ABCDE constitue une bonne base pour identifier des lésions cutanées comme suspectes ou comme mélanomes malins9:
la règle ABCDE vous aide pour votre auto-examen.
Cette méthode importante complémentaire à l’auto-examen porte également le nom de règle «du vilain petit canard». Selon cette règle, le contrôle des grains de beauté existants devrait surtout porter sur ceux qui sont différents des autres. Si, par exemple, vous avez beaucoup de gros grains de beauté, vous devriez attacher une importance particulière aux plus petits. Là où il y de nombreuses taches foncées, vous devriez observer spécialement les changements de taches plus claires.
Des changements inhabituels ou atypiques devraient dans tous les cas être contrôlés par un médecin dans le cadre d’un examen professionnel.
Un examen dermatologique complet par le médecin inspecte et juge tous les grains de beauté. Il s’agit ici d’un examen standardisé de la peau effectué par un médecin spécialisé sur tout le corps. Cette méthode de dépistage précoce a pour objectif d’augmenter les chances de guérison de maladies cutanées malignes. Des études ont montré que cet examen dermatologique permettait de découvrir plus de tumeurs dans un stade précoce de la maladie10,11
Si, suite à l’examen, on soupçonne un cancer de la peau, il est indispensable d’approfondir le diagnostic. À partir de là le médecin peut, le cas échéant, prescrire un traitement.
La dermatoscopie ou dermoscopie, ou encore microscopie par épiluminescence, est une méthode non invasive simple permettant le dépistage précoce de tumeurs cutanées malignes. Elle consiste à étudier la peau avec une loupe spéciale, le dermatoscope ou dermoscope. Cette méthode permet de juger les grains de beauté jusque dans des couches plus profondes de la peau. Alors que le médecin ou dermatologue inspecte tout le corps à l’œil nu pour l’examen dermatologique complet standard, il a recours à la dermatoscopie surtout si un endroit de la peau ou un grain de beaucoup lui semble suspect. Cette méthode d’examen doit l’aider à démentir ou confirmer un soupçon clinique. Elle ne devrait être pratiquée que par des médecins ayant une formation spécifique (p. ex. des dermatologues).12
Les caisses maladie prennent généralement en charge les coûts d’un examen dermatologique complet dans le cadre de l’assurance obligatoire des soins (AOS). Il est toutefois conseillé de prendre contact avec la caisse maladie pour s’assurer au préalable de la prise en charge des coûts si l’on envisage un examen dermatologique complet.